Peu à peu, il est évident que le regard européen est de plus en plus curieux par rapport à l’art de l’Amérique latine. Ces dernières années, nous avons vu le vieux continent faire de petites incursions dans les pays latins. La foire d’art contemporain Art Basel a passé une semaine à Buenos Aires l’année dernière. Ainsi que la ville de Madrid qui honore le Pérou en 2019. Ici en France, nous avons eu l’exposition « Géométries du Sud » à la Fondation Cartier jusqu’en février de cette année, la galerie Lume a exposé à Paris Photo 2018 et le salon « Paris Art Fair « 2019 rend hommage à l’Amérique latine, pour n’en nommer que quelques-uns.

Inséré dans ce mouvement, Fisheye, le plus grand magazine photo en France, lance ce mois-ci un dossier spécial sur l’Amérique latine. Onze jeunes photographes ont été choisis pour représenter les différents regards contemporains du continent. Du Brésil, nous avons le photographe de São Paulo, Alex Almeida, avec des images très colorées qui viennent du mélange d’une expérience photojournalistique ainsi que d’un regard plus artistique. Nous avons aussi, Felipe Fittipaldi ,de Rio de Janeiro, dont on a déjà commenté ici sur le site et qui a participé à la projection d’Iandé lors du Paris Photo 2018. Cette édition de Fisheye présente encore certains des principaux événements de photographie du continent entre musées, fondations, écoles, galeries et festivals. L’article est assez général, mais reste une excellente introduction pour élargir le dialogue et les échanges entre les cultures. Et petit à petit, nous allons conquérir notre espace.

Soulignons que la conjoncture politique brésilienne actuelle attire également les regards internationaux. Beaucoup d’étrangers sont déconcertés par les derniers changements économiques et sociaux, envelopés par les affirmations délirantes sur Twitter et des déclarations de responsables gouvernementaux. La photographie finit par être un excellent outil de dialogue, montrant un autre regard moins stéréotypé. Et nous continuons ici, en promouvant la photographie brésilienne et en créant des ponts.

@felipe fitipaldi